Baigneuse assise au bord de l’eau, Vers 1846-1847.
Huile sur panneau de bois, H. 0.18 m ; L. 0.19 m
Signée en bas à gauche : Millet.
Porte une étiquette imprimée sur le verso : Collection Claude Aubry et une inscription manuscrite : Mr. Thirion.
Provenance : Collection Thirion.
Collection Strölin.
Collection Claude Aubry.
Lucien Lepoittevin, Jean-François Millet, 1971 et 1973, t. II, p. 63, fig. 49.
Pendant les années 1845-1850, Millet montre un intérêt particulier pour le nu et leur consacre un nombre important de ses œuvres. C’est une période intéressante dans son développement artistique, pendant laquelle deux tendances apparemment incompatibles se chevauchent.
D’un côté, Millet peint des nus et des idylles pastorales dans un esprit proche de Boucher et Fragonard. Alfred Sensier a baptisé ce style manière fleurie. Dans les mêmes années et surtout en s’approchant de 1848, certains de ses tableaux sont caractérisés par un croissant naturalisme. Dans un registre plus sérieux et en utilisant des couleurs généralement plus sombres, il a créé des figures réalistes et monumentales. Notre tableau fait partie de cette tendance innovatrice qui donnera Millet sa vraie gloire à partir de 1850.
Millet nous montre ici une baigneuse reposant sa tête sur sa main et son genou, un pied plongé dans l’eau. C’est une jeune paysanne nue, peinte avec un réalisme impitoyable mais aussi avec une dignité sereine, sans aucune référence littéraire, ni aucune anecdote. Cette figure est dotée d’une présence sculpturale incroyable qui nous rappelle l’art de Michel-Ange.