Aloys Zötl, Étoile de mer
Aloys Zötl (1803-1887)

Étoile de mer, 1879

Aquarelle et encre grise sur trait de crayon noir sur papier, H. 395 mm ; L. 485 mm

Signé et daté en bas à droite : Alois Zötl fecit am 13. Oktober 1879

Inscriptions : Würmer. Taf. (en bas à gauche); 31. (en haut au centre) et Die Sonne. Asterias papposa. (en bas au centre)

Provenance : Collection privée, France

Entre 1831 et la fin de sa vie en 1887, Aloys Zötl réalise un somptueux bestiaire, une série d’aquarelles minutieusement exécutées, décrivant en grande partie des animaux. Ces représentations esthétiques d’animaux sont à la fois scientifiques (légende comprise) et complètement imaginaires, toutes pleines de vie sans aucune sécheresse. Zötl associe à ses animaux des fonds de paysages dessinés et colorés également avec un grand souci d’exactitude. Cet étrange mélange de science et de fantaisie nous interpelle mystérieusement et avec notre regard moderne on les qualifie de surréalistes.

Zötl puise son inspiration dans les nombreux ouvrages d’histoire naturelle ou d’ethnographie qui composent sa bibliothèque, toujours réunie chez un descendant. Ses livres préférés étaient : Les Métamorphoses d’Ovide, Schütz’s allgemeine Erdkunde (1), ouvrage traduit en allemand dès 1750-1754. Zötl procède dans un esprit encyclopédique : en commençant avec les mammifères, il peint ensuite les poissons, les mollusques, les reptiles, les oiseaux, les insectes et les amphibies. Dans la dernière année de sa vie, pendant laquelle il peint énormément, il s’attaque à toutes sortes de thèmes. Il date ses aquarelles en indiquant toujours le jour précis. Jamais il n’a cherché à publier ou à exposer ses aquarelles, qu’il garde en quatre albums reliés, comptant 400 feuilles en tout.

Par leur père, Franz Xavier Zötl, Aloys et ses frères ont reçu un excellent enseignement de dessin. Il dessinait pour eux deux albums avec des représentations d’animaux d’après des estampes anciennes. Étant le fils aîné, Aloys reprend l’entreprise de teinturerie de son père. Avec sa femme, Theresia Edtmeir, il s’installe à Eferding, petite ville en Haute-Autriche, à 60 km de sa ville natale. Il n’a jamais voyagé, contrairement à son frère Joseph qui lui décrit dans ses lettres les cabinets d’histoire naturelle d’Allemagne et d’Angleterre et lui apporte de Londres, une boîte de couleurs d’aquarelle.

L’œuvre d’Aloys Zötl est resté parfaitement inconnu jusqu’à la mise en vente de 320 de ses aquarelles en 1955 et 1956 à Paris (2). Le monde étrange de Zötl fait sensation et séduit nombre de collectionneurs. André Breton, qui acquière onze feuilles en 1955, écrit la préface au catalogue de la seconde vacation dans laquelle il loue la création visionnaire de Zötl. Selon lui, il s’agit du « plus somptueux bestiaire qu’on eût jamais vu ».

  1. Joseph Baptist Schütz, Allgemeine Erdkunde oder Beschreibung aller Länder der fünf Welttheile, Vienne, 1830.) et l’Histoire naturelle de Buffon ((L’Histoire Naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi, collection encyclopédique française d’ouvrages écrits par Buffon, publiés entre 1749 et 1804. L’édition originale de L’Histoire naturelle de Buffon comprend 36 volumes répartis en séries : Histoire de la Terre et de l’Homme, Quadrupèdes, Oiseaux, Minéraux, Suppléments.[]
  2. Vente Paris, hôtel Drouot, 19 décembre 1955 (150 aquarelles provenant de l’atelier) ; et 3 mai 1956 (170 aquarelles, préface d’André Breton).[]
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