Famille de Grands Ducs, Vers 1937.
Huile sur carton., H. 0.71 m ; L. 1.02 m
Signé en bas à gauche: Jouve.
Provenance : Etude Gros & Delettrez, Voutier, Paris 2002.
Collection privée, France.
Philippe Marcilhac, Paul Jouve. Vie et œuvre, Paris, 2005, p.181 (ill.).
Paul Jouve est attiré dès son plus jeune âge par l’art du dessin. Son père, Auguste Jouve, peintre et céramiste, l’encourage dans cette voie et lui fait découvrir très tôt les musées et le Jardin des plantes où il se prend de passion pour les grands fauves.
Préférant le dessin d’après nature plutôt que l’enseignement dispensé à l’Ecole des Arts Décoratifs et à l’Ecole des Beaux-Arts, il fréquente assidûment le jardin des plantes, le marché aux chevaux et les abattoirs tout proches de l’atelier de son père. Dans le même temps, attiré par le travail des graveurs flamands, il s’intéresse à la lithographie et s’initie à cette technique dans l’atelier du lithographe Henry Patrice Dillon.
Sa vocation d’artiste animalier s’affirme rapidement. A 16 ans il expose sa première œuvre, Les lions de Ménélik, au Salon des Artistes Français. C’est sa participation au décor de l’Exposition Universelle de 1900 qui marque le début de sa notoriété.
Comme les grands animaliers du XIXème siècle, Paul Jouve fréquente les grands zoos européens, en particulier ceux d’Hambourg et d’Anvers, afin d’étudier l’anatomie de ses modèles. C’est à cette occasion qu’il rencontre Rembrandt Bugatti avec lequel il se lie d’amitié. A son retour, en 1911, il reprend l’ancien atelier du peintre Gérôme, rue Notre Dame des Champs où il travaillera jusqu’à sa mort.
Il entreprendra plusieurs voyages, en particulier en Extrême Orient en 1922, où il visitera l’Indochine, la Chine, Ceylan, puis les Indes. Il restera à Angkor près de trois mois, fasciné par la beauté et la grandeur du site. Il est indéniable que ce séjour va avoir une influence sur son œuvre, tout comme ses voyages en Afrique d’où il rapportera de superbes dessins.
Peintre et graveur, Paul Jouve est également célèbre en tant qu’illustrateur, comme en témoignent ses illustrations du Livre de la jungle de R. Kipling, d’Un pèlerin d’Angkor de P. Loti ou Des poèmes barbares de Leconte de Lisle. Il réalise également des sculptures d’un grand réalisme, comme par exemple la Tête de taureau et daim bondissant pour l’Esplanade du palais du Trocadéro à Paris, réalisée en 1937.
Il aura sa vie durant la passion des animaux. Dans ses œuvres, il les éloigne toujours de toute situation de tension ou de brutalité et les représente pour eux-mêmes, avec une grande bienveillance, ainsi qu’en témoigne notre tableau.