Femmes d’Alger, 1893
Huile sur toile, H. 0.61 m ; L. 0.5 m
Signée et datée en haut à droite : ABesnard / Alger 1893.
Provenance : Collection privée, France
Albert Besnard se forme à l’École des Beaux-Arts où il reçoit l’enseignement de Jean Bremond, un élève d’Ingres. Tout en se rattachant à la tradition d’un art construit, c’est son sens de la couleur qui l’emportera. En 1874, Besnard obtient le Prix de Rome et part pour un séjour prolongé dans la capitale italienne. Avec sa femme, le sculpteur Charlotte Dublay, il s’installe ensuite pour trois ans en Angleterre. En 1913, il est nommé directeur de la Villa Médicis à Rome et, en 1922, directeur de l’École des Beaux-Arts à Paris. Malgré ses réussites officielles, Besnard est resté, au milieu des mouvements artistiques de son temps, un indépendant.
Artiste remarquablement fécond, Besnard excelle non seulement dans l’art du portrait (La Princesse Mathilde, M. et Mme Cognacq, Portrait de Mme Roger Jourdain, etc.), mais montre également un grand talent dans la peinture de paysages, souvent inspirés de ses voyages. Il a été surtout l’un des grands décorateurs des années 1900. On lui doit la décoration de nombreux monuments parisiens, tels que l’Hôtel de Ville, le vestibule de l’École de Pharmacie, l’amphithéâtre de chimie de la Sorbonne, le plafond de la Comédie-Française et la coupole du Petit-Palais. Il crée des compositions murales ou plafonnantes remarquables par le renouvellement de l’iconographie et par le parti de la couleur.
Notre tableau est représentatif du versant orientaliste de Besnard. Fortement attiré par l’Orient, l’artiste entreprend des voyages en Espagne et au Maroc (1881), en Algérie (1893) et même en Inde (1911). Ces séjours le marqueront profondément et seront pour lui l’occasion d’un renouvellement iconographique et d’une libération de tout académisme, composant librement des orchestrations lumineuses au coloris intense.