Hallali du loup

Huile sur toile, H. 2.5 m ; L. 2.25 m

Signée et datée en bas à droite : Desportes 1721.

Provenance : Peint pour les frères Pâris (hôtel de la Force, Paris)
Claude Pâris dit La Montagne (château de Croixfontaine)
Etienne-Michel Bouret en 1742 (après 1752 hôtel de la Grange Bâtelière, Paris)
collection M. de La Borde à partir de 1770
collection M. Grimod de la Reynière
vente Galerie Georges Petit, 28 - 29 mai 1931, no. 196
Collection privée, France.

Bibliographie :

G. de Lastic Saint Jal, P. Jacky, Desportes, Saint-Rémy-en-l’Eau, 2010, t. I (monographie), p. 181-182 (ill.), t. II (catalogue raisonné) p.175, n°P 654.

Dès son plus jeune âge, Alexandre-François Desportes est placé chez Nicasius Bernaert, peintre flamand de chasses et d’animaux. Il participe aux décors de nombreux plafonds, théâtres et ornements divers pour les châteaux d’Anet ou de Versailles.

Vers 1695, il part en Pologne et devient peintre de la Cour du Roi Jean Sobieski. Il exécute son portrait ainsi que ceux des autres membres de la famille royale. A la mort du Roi de Pologne, en 1696, il rentre en France et se consacre exclusivement à la représentation de scènes de chasse. Pensionné par le Roi de France et logé au Louvre, il participe à toutes les chasses. Louis XV le nomme Peintre de sa vénerie avant d’être reçu à l’Académie en 1699, puis nommé Conseiller en 1704. Son tableau de réception à l’Académie Royale de Peinture n’est autre que son autoportrait en habit de chasseur. Il décore un grand nombre de résidences royales et princières, notamment le château de Chantilly, l’hôtel de Bouillon, le château de la Muette, le château de Compiègne ou de Choisy. En 1712, Desportes part en Angleterre où il a un énorme succès. Dès son retour, il est chargé d’exécuter pour la Manufacture des Gobelins, en 1735, huit grandes compositions sur le thème de la chasse. Les commandes ne cesseront d’affluer jusqu’à son décès en 1743.

Cette chasse au loup est une des quatre chasses qui furent réalisées en 1721 pour les frères Pâris, et vraisemblablement pour l’hôtel de la Force à Paris. A l’origine, la peinture fût déplacée à une date indéterminée au château de Croixfontaine, propriété de Claude Pâris, dit la Montagne, et passa ensuite au fermier général Etienne-Michel Bouret qui acheta Croixfontaine vers 1744. Il mit cette toile, avec ses pendants, dans la salle à manger de son Hôtel de la Grange Bâtelière à Paris. La chasse au loup fut ensuite achetée, avec l’Hôtel par La Borde puis par Grimod de La Reynière, qui la transporta dans son nouvel hôtel rue des Champs Elysées actuellement rue Boissy d’Anglas où il résida à partir de 1777. Nous perdons la trace du tableau à partir de 1828 lorsque l’hôtel devint l’ambassade de Russie, puis de Turquie en 1842. Mais il réapparaît dans la galerie Georges Petit en 1884 puis dans une vente Galerie Georges Petit, 28 -29 mai 1931, n°196 (avec ses pendants) et se trouve toujours dans la famille qui l’acheta depuis cette date.