Hercule au lac Stymphale Frances Lehman Loeb Art Center, Vassar College, État de New-York
Gustave Moreau (1826-1898)

Hercule au lac Stymphale, Vers 1872.

Huile sur panneau., H. 0.18 m ; L. 0.29 m

Porte une inscription au dos à l’encre noire de la main de Gustave Moreau : Gustave Moreau, Hercule au lac Stymphale. Vente Anastasi. Don

Provenance : Paris, Hôtel Drouot, vente Tableaux offerts par tous les artistes à M. Anastasi, leur confrère frappé de cécité , 5-6 février 1872, lot 87.

Bibliographie :
  • Pierre-Louis Mathieu, Gustave Moreau, sa vie, son oeuvre. Catalogue raisonné de l’œuvre achevé, Fribourg, 1976, n° 132.
  • Pierre-Louis Mathieu, Gustave Moreau, monographie et nouveau catalogue raisonné de l’œuvre achevé, Paris, 1998, n° 444.

Fils d’un architecte qui lui inculque une solide culture classique, Gustave Moreau entre à l’école royale des Beaux-Arts en 1846, mais le véritable maître qu’il se choisit est Théodore Chassériau, auquel il voue une grande admiration, et avec lequel il se lie d’amitié. Dans les années 1890, Moreau succède à Elie Delaunay comme professeur à l’Ecole des Beaux-Arts et aura une grande influence sur la peinture moderne. Beaucoup d’artistes tels que Georges Rouault, Henri Matisse, Albert Marquet, Henri Charles Manguin, ou Edgar Maxence ont fréquenté son atelier.

Gustave Moreau marqua un attachement durable pour les exploits d’Hercule. La première toile qu’il lui consacre est commencée vers 1853. C’est vers 1871-1872 qu’il exécuta Hercule au lac Stymphale. L’œuvre montre le héros vêtu d’une peau de lion affrontant, arc en main, les féroces volatiles. Moreau dépeint le sixième des douze travaux du héros antique qui consistait à abattre les oiseaux au lac de Stymphale, en Arcadie. Hercule ne savait comment chasser ces monstrueux oiseaux carnivores aux becs et plumes d’airain, aussi aiguisés que des rasoirs. Il fut sauvé par Athéna qui lui offrit des crotales de bronze fabriquées par Héphaïstos. En les faisant résonner il parvint à faire envoler les oiseaux et à les abattre de ses flèches.

Il existe une autre version de ce thème conservée au Musée des Beaux-Arts de Dijon : il s’agit d’une aquarelle réalisée en 1872. Jusqu’en 1875, Moreau s’intéresse à d’autres exploits du héros mythologique tel que Hercule au jardin d’Hespérides (cat. du Musée Gustave Moreau n° 80), ou Hercule et la biche aux pieds d’airain (cat. du Musée Gustave Moreau n° 206).

Comme l’indique une inscription de Moreau au dos du tableau, il fit don de cette œuvre dans le cadre d’une vente de soutien organisée à l’Hôtel Drouot par des artistes au profit de leur confrère le peintre Auguste Paul Charles Anastasi (1820-1889), frappé tragiquement de cécité.

PDF