La cheminée hantée, 1888
Crayon, crayon de couleur et huile sur panneau préparé, H. 0.22 m ; L. 0.18 m
Signé deux fois et daté en bas à gauche : Ensor 1888
Provenance :
Augusta Boogaerts (1870-1951), fille d’un hôtelier d’Ostende
(Augusta Boogaerts travailla à partir de 1888 dans la boutique de souvenirs de la mère d’Ensor à Ostende, mais s’installa par la suite à Bruxelles, demeurant la muse, l’amie et la gérante de longue date d’Ensor, appelée 'La Sirène' par l’artiste.)
Galerie Georges Giroux, Bruxelles
Mr A. De Kinder, Bruxelles en 1946
Mrs A. De Kinder, Bruxelles en 1951
Vente, Bruxelles, Galerie Giroux, 14 février 1953, lot 29
Acquis par Dr. Jean-Pierre Schotte (+24 novembre 2001), Lathem-Saint-Martin
Ses descendants
Collection privée
EXPOSITIONS:
1945, Bruxelles, Galerie Georges Giroux, Hommage à James Ensor, n° 51, comme ‘collection particulière, ancienne collection Boogaerts’.
1946, Londres, National Gallery, The Works of James Ensor, n° 18, appartenant à Mr. A. De Kinder.
1951, Anvers, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, James Ensor, Retrospectieve, p. 41, n° 73, appartenant à Mme A. De Kinder, Brussels.
2009, New York, Museum of Modern Art, James Ensor, p. 142 & 193, planche 48.
2009-2010, Paris, Musée d’Orsay, James (art) Ensor, cat. 21, p. 111 & p. 258.
2010-2011, Gand, Museum voor Schone Kunsten, Hareng Saur, Ensor and Contemporary Art, p. 230, cat. n° 49 (ill. p. 31)
2016-2017, Bonn, Kunstmuseum, Unheimlich. The Uncanny Home. Interiors from Edvard Munch to Max Beckmann, p. 152 & 233.
BIBLIOGRAPHIE:
Robert Hoozee, Sabine Bown-Taevernier, J.F. Heybroek, James Ensor. Tekeningen en Prenten, Anvers, 1987, p. 76-77, n°47 (ill).
James Ensor, cat. exp. Paris, musée du Petit Palais, 27 avril – 22 juillet 1990, p. 24 (ill.).
James Gheeraert, De geheime wereld van James Ensor. Ensors behekste jonge jaren (1860-1893), Antwerpen-Baarn, 2001, p. 93.
Catherine de Zegher (ed.), Between Street and Mirror: The Drawings of James Ensor, New York et Minneapolis, 2001, p. 18 (ill.).
Susan M. Canning, « James Ensor: Carnival of the Modern », in cat. exp. James Ensor, New York, 2009, p. 32.
Susan M. Canning, « Le carnaval de la modernité », in cat. exp. James (art) Ensor, Paris, Musée d’Orsay, 2009, p. 68.
Après le décès de son père en 1887, Ensor vivait entouré de femmes : sa mère, sa tante Maria Ludovica dite « Mimi » et sa sœur Mitche, qu’il dessine souvent.
Notre dessin, comme toutes les œuvres du début de sa carrière, reflète l’univers intime de sa maison familiale, remplie d’objets et d’ornements. De plus en plus raffiné et capricieux, son jeu de lignes révèle un monde caché qui se trouve dans l’ombre des meubles sculptés et des éléments décoratifs. Ici, sa mère et sa sœur sont assises dans une demi-pénombre devant la cheminée. Au-dessus de leurs têtes, au milieu d’une quantité de bibelots, apparaît le visage de l’artiste lui-même, debout devant le miroir.
Notre œuvre fait partie des dessins exécutés par Ensor sur des panneaux de bois préparés,((Un autre exemple en est La Couseuse, 1888, craie noire sur panneau, H. 235 mm ; L. 185 mm, collection privée, cat. exp. Paris, Musée d’Orsay, James (art) Ensor, 2009, p. 222, note 15.)) où les techniques du dessin et de la peinture de superposent et se mélangent. Le dessin est fait à la craie noire et au fusain, rehaussé ensuite par de la peinture à l’huile, puis retouché par le gommage et le grattage de la surface.