Le repaire du chasseur, Cervara 1835
Martinus Christian W. Rorbye (1803-1848)

Le repaire du chasseur, Cervara 1835, 1835

Huile sur papier marouflée sur carton, H. 0.199 m ; L. 0.311 m

Inscrite et datée en bas à droite Cervara 1835.
Annotée sur le châssis à la craie 186.

Provenance : Succession Martinus Rørbye, Vente, Copenhague, 1849, no. 33
Christian Molbech, Copenhague
Vente, Winkel & Magnussen, 12/10/1942, lot 232 : Jæger i en klippehule, Cervara.
Vente, Charlottenburg, 6/6/1944, lot 186.

Bibliographie :
  • Kunstakademiets Fotosamling : une photographie de cette étude à l’huile avec une référence à l’exposition de 1905 et à la vente de Charlottenburg en 1944.
  • Fortegnelse over M.Rørbyes Arbejder som Vejledning ved Udstillingen i Kunstforeningen 1905, Copenhague 1905, no. 226.
  • L. Bobé (ed.), Rom og Danmark gennem Tiderne, III.1, Copenhague, 1935-42, ill. p. 23.
  • Martinus Rørbye 1803-1848, cat. exp., Copenhague, Thorvaldsen Museum, 1981, p.214, M. 100: 1835 Klippehule ved Cervara, Auktion 1849, nr.33, solgt til Molbech.

Martinus Rørbye est considéré comme l’une des figures majeures de l’âge d’or de la peinture danoise. Il fut l’élève de Cristoffer Wilhlem Eckersberg à Copenhague, et demeura en étroit contact avec lui durant de nombreuses années. Il entreprit de nombreux voyages d’études, parcourant ainsi la Norvège, Paris, la Grèce, la Turquie, et plus particulièrement l’Italie , où il séjourna à trois reprises.

Il demeura à Rome et à Naples durant son premier séjour en Italie en 1834-1835. Puis il se rendit en Grèce et en Turquie d’octobre 1835 à mai 1836, avant de regagner le nord de l’Europe, en passant par l’Italie, Munich, Vienne et Prague avant de gagner Dresde où il rendit visite à Johan Christian Dahl. Il poursuivit son voyage jusqu’à Berlin, où il rencontra Christian Daniel Rauch, et retourna à Copenhague via Hambourg et Kiel. Il séjourna une deuxième fois en Italie de 1839 à 1841, et visita Capri et la Sicile.

Cette étude à l’huile fut exécutée lors de son premier séjour en Italie. Elle révèle son intérêt et son habileté à capter les effets de lumière lors de l’exercice en plein air. Rørbye était fasciné par les paysages d’Italie et retranscrivit ses impressions dans une série d’esquisses à l’huile très expressives. Il était également attiré par les costumes et les traditions des autochtones, les couleurs locales et les sites pittoresques qu’il eut l’occasion de découvrir au cours de ses voyages. Ainsi portraiturait-il fréquemment ses compagnons de voyage dans un décor naturel, prenant pour toile de fond des paysages campagnards. Un exemple révélateur est le portrait de son ami C. J. A. Philipsen posant dans la campagne romaine, pour sa toile intitulée Campagna romaine près d’Aqua acetosa.

La plupart des artistes et des voyageurs séjournant à Rome étaient des chasseurs avertis. Citons pour exemples Johann Martin von Rhoden et Johann Christian Reinhart. Aussi est-il très probable que le chasseur de la présente étude soit l’un des compagnons de voyage de Rørbye. Quant à la grotte proche de Cervara, elle pouvait servir de cachette idéale aux chasseurs. Rørbye fut clairement attiré par ce motif spéléologique anti-conventionnel, toutefois son intérêt réel est perceptible dans les effets de lumière et les transitions entre les différentes tonalités qu’offrent les surfaces rugueuses des rochers. La lumière provenant de l’entrée de la caverne souligne également la profondeur de la roche par un subtil jeu de contrastes. Cette composition n’est pas sans rappeler une œuvre antérieure de son mentor Eckersberg intitulée Ulysse s’enfuit de la cave de Polyphème et datée de 1813 (Princeton University Art Museum).