Les Grands Boulevards, Paris, Vers 1890-1900.
Pastel et tempera sur toile marouflée sur panneau de bois., H. 0.47 m ; L. 0.66 m
Signée en bas à gauche : J F RAFFAËLLI.
Provenance : Collection privée, Suisse.
Artiste polyvalent d’origine italienne, Raffaëlli est acteur de théâtre lyrique avant de suivre durant quelques mois l’enseignement de Jean-Léon Gérôme à l’École des Beaux-Arts en 1871. Il est présent au Salon dès 1870, et retient l’attention du critique d’art Edmond Duranty et d’Edgar Degas, qui l’invite à participer aux expositions impressionnistes de 1880 et 1881. Sa sensibilité le porte vers une peinture à caractère social : il décrit de façon réaliste les faubourgs parisiens et les scènes de la vie quotidienne, tels que le Boulevard de banlieue (Lille, musée des Beaux-Arts) ou Les Vieux convalescents (Paris, musée d’Orsay) et réalise également les portraits des intellectuels de son époque, à l’instar de celui d’Edmond de Goncourt (Nancy, musée des Beaux-Arts) ou Georges Clemenceau (Versailles, musée national du château).
Ses scènes de la vie parisienne sont fort bien reçues par le public et la critique, et sa première exposition personnelle dans sa boutique avenue de l’Opéra en 1884 établit définitivement sa renommée. Admiré par Emile Zola en raison de ses préoccupations sociales si proches des romans naturalistes de son temps, il est également salué par J.-K. Huysmans, dans L’Art Moderne : « Il occupera une place à part dans l’art du siècle, celle d’une sorte de Millet parisien, celle d’un artiste imprégné de certaines mélancolies d’humanité et de nature demeurée rebelle, jusqu’à ce jour à tous les peintres. » Raffaëlli expose également ses œuvres en Belgique au Cercle des XX ou aux Salons triennaux, ainsi qu’à Boston, Chicago, New York et Philadelphie lors de ses séjours en 1895 et 1899.
Après 1890, l’artiste détourne son attention des faubourgs de Paris pour se consacrer à la description de la ville en elle-même. Fortement marqué par les impressionnistes, il se révèle être un véritable historien du quotidien de la capitale dans les années 1900 : il peint ainsi la place de la Madeleine, le pont Alexandre III, la cathédrale Notre-Dame ou bien encore les quais de Seine animés de personnages, comme c’est ici le cas.
Au-delà des qualités de paysagiste, c’est ici le quotidien parisien qui est pris sur le vif : au premier-plan, un cheval tirant une calèche fait entrer le spectateur dans la scène, plus loin, on remarque un balayeur, une mère et son enfant en promenade…Autant de personnages anecdotiques, témoins de l’effervescence de la ville, que l’artiste aime à croquer sur le vif, installé dans son fiacre aménagé en atelier.
Ce tableau a été authentifié par la galerie Brame et Lorenceau à Paris le 14 octobre 2014. Il sera inclus dans le catalogue raisonné de l’œuvre de Jean-François Raffaëlli actuellement en préparation.