Johan Thomas Lundbye, Moulins à vent près de Kalundborg
Johan Thomas Lundbye (1818-1848)

Moulins à vent près de Kalundborg, Seeland, 1847

Huile sur toile, H. 0.37 m ; L. 0.55 m

Signée et datée en bas à gauche d’un monogramme : 4JTL7

Provenance : Collection Anna Elisabeth Bonnevie (1794-1880), épouse Seidelin, sœur de Cathrine Bonnevie, la mère de l’artiste
Collection Theodor Ludvigsen
Collection P. C. Holst, puis Wilhelm Holst
Vente Winkel & Magnussen, Copenhague, 1927 (vente no. 51), lot 75.
Collection privée

Bibliographie :

Karl Madsen, Malerier af Johan Thomas Lundbye, Copenhague, 1931, no. 230.

Karl Madsen, Johan Thomas Lundbye. 1818-1848, Copenhague, 1898, p. 200.

Karl Madsen, Johan Thomas Lundbye. 1818-1848, Copenhague, 1949, K.M. 260.

Considéré dès son vivant comme le principal paysagiste romantique danois, Lundbye semble avoir échappé à l’influence d’Eckersberg. Dès l’âge de 12 ans, il suivit un enseignement de dessin auprès de Johan Ludwig Lund, qui avait été proche de Caspar David Friedrich et des Nazaréens allemands de Rome. Par la suite, il fut l’élève du peintre animalier Christian Holm. Admis à l’Académie de Copenhague en 1832, Lundbye se lia d’amitié avec Thorald Laessøe et Peter Christian Skovgaard. Dans ces années-là, le style et le sens du coloris de Christen Købke exercèrent une influence déterminante sur lui. Par la suite, le paysagiste norvégien Johan Christian Dahl le marqua probablement davantage. En 1835, il débuta à l’exposition de Charlottenborg et obtint rapidement une large considération des critiques. En 1842, il commença à suivre les conférences de l’historien d’art N.L. Høyen. De même, il se rendit à l’église de Vartov pour écouter prêcher N.F.S. Grundtvig et demeura influencé par leurs idées romantiques nationalistes durant quelques années, avant de prendre ses distances. En 1845, il reçut une bourse de voyage de l’Académie et se rendit à Rome, mais ce voyage ne semble pas avoir été d’une grande importance pour son œuvre. Bien qu’attiré par le courant nazaréen, il ne s’arrêta pas à Munich et n’entreprit d’ailleurs jamais de voyage à Dresde, capitale du romantisme friedrichien.

Lundbye fut l’un des peintres les plus contemplatifs de l’Âge d’or danois. Son intérêt pour la littérature et la philosophie ressort de manière évidente dans ses lettres et ses journaux intimes, où il s’exprime souvent comme un poète. On apprend que l’artiste était profondément amoureux de Louise Marie Neergaard, qu’il avait rencontrée en août 1839. Comme l’artiste ne parvint pas à se déclarer, Louise resta célibataire et n’apprit ses sentiments pour elle que peu de temps avant sa mort, à l’âge de 78 ans. Elle déclara qu’il n’aurait pas été rejeté.

Comme beaucoup d’étudiants et de jeunes patriotes, Lundbye s’engagea dans l’armée lorsque la guerre du Schleswig-Holstein éclata en 1848. À Bedsted dans le Schleswig, dans le sud du Jutland, un faisceau de fusils se rompit, un coup de feu éclata et le jeune peintre, touché en pleine tête, fut tué sur le coup. Cette mort tragique à l’âge de 29 ans l’arrêta en plein développement artistique. L’année de 1848, qui vit également la mort de Købke et de Rørbye, marqua la fin de l’Âge d’or danois.

Notre tableau représente ladite « Colline aux moulins » (Møllebakken) à l’extérieur de la ville de Kalundborg, située sur la côte ouest de l’île de Seeland. Lundbye retournait fréquemment dans sa ville natale où demeuraient ses grands-parents. Durant ses séjours estivaux, l’artiste travaillait le plus souvent en-dehors de la ville en pleine nature. Une étude préparatoire pour notre composition est conservée à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague.

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