Nature morte aux deux oignons
Eva Gonzales (1849-1883)

Nature morte aux deux oignons, vers 1871-1872.

Aquarelle sur papier, H. 0.10 mm ; L. 0.207 mm

Cachet de l’atelier en haut à gauche.

Provenance : Vente Eva Gonzalès, Paris, Hôtel Drouot, 20 février 1885, n° 77.
Collection Jean-Raymond Guérard, Paris.
Collection Alfred Daber, Paris.

Bibliographie :

Marie Caroline Sainsaulieu et Jacques de Mons, Eva Gonzalès, 1849-1883, Etude critique et catalogue raisonné, Paris, 1990, p. 94, n° 28 (ill.).

Eva Gonzalès est née à Paris dans une famille bourgeoise d’origine espagnole installée en France. Son père est l’écrivain célèbre Emmanuel Gonzalès. Elle entre, en 1866, à 16 ans, dans l’atelier de Charles Chaplin, peintre à la mode fréquenté par les jeunes filles de bonne famille. Mais en mai 1867, elle abandonne sans regret l’atelier, jugeant l’enseignement dispensé par Chaplin, trop classique.

Deux ans plus tard, elle rencontre Manet et devient son élève. Une grande amitié et une admiration réciproque les lient, suscitant la jalousie de Berthe Morisot qui lui envie son amitié avec le maître. Manet exécute le portrait d’Eva en 1869, et l’expose au Salon de 1870 pendant qu’elle présente Le Clairon directement inspiré du Fifre.

Eva Gonzalès travaille dans l’esprit du Maître de nombreuses natures mortes, des scènes de plein air et sujets intimistes, des aquarelles, des huiles et des pastels. Bien que les sujets de ses toiles soient les mêmes que ceux choisis par les impressionnistes, le style en est différent, plus proche des peintures « espagnoles » des débuts de Manet.

Après plusieurs années d’indifférence face à son travail, à partir de 1879 et après l’exposition au Salon d’Une loge aux Italiens, le public et les critiques d’art s’enthousiasment pour ses œuvres et reconnaissent son talent. Elle se refuse à participer aux Salons Impressionnistes, mais reste très proche de ce courant artistique et de ses amis. En 1879, Eva Gonzalès épouse Henri Guérard, graveur de Manet et peintre occasionnel. Elle meurt brutalement, en 1883, d’une embolie peu après la naissance de leur fils Jean-Raymond Guérard et seulement six jours après le décès de son maître Édouard Manet, alors qu’elle lui préparait un hommage.