Nature morte avec une bouteille de vin, un verre sur un plat et un citron, vers 1880
Huile sur panneau d’acajou, H. 0.14 m ; L. 0.14 m
Dédicacé, daté et signé au dos : Les petits panneaux / entretiennent l’amitié, puisse / la nôtre mon cher Renard / durer toute notre vie / votre vieil ami/ f. Bonvin / 24 Avril 188(…)
Provenance : Collection privée
Par le choix de ses sujets et par son style immédiat, François Bonvin s’inscrit dans le courant du réalisme qui se développe en France à partir de la fin des années 1840. L’artiste est principalement connu pour ses tableaux intimistes de petit format, représentant des scènes de genre et des natures mortes de la vie quotidienne. Il s’inspire des maîtres hollandais du XVIIe siècle – surtout de Hooch et Rembrandt – et des maîtres français du XVIIe et du XVIIIe siècle – en particulier Le Nain et Chardin.
Pour gagner sa vie, François Bonvin travaille dans une imprimerie. Sa formation de peintre se fait essentiellement de manière autodidacte. Il effectue notamment des copies d’après des maîtres hollandais du XVIIe siècle au musée du Louvre. François-Marius Granet devient son mécène et exerce une certaine influence sur lui. Autour de 1843, Bonvin fréquente les cours du soir à la Manufacture des Gobelins, et à l‘Académie suisse, où il dessine d’après le modèle vivant. Il se lie d’amitié avec Gustave Courbet et Jules Amédée Louis Fleury (Champfleury), qui écrit à plusieurs reprises sur l’art de Bonvin.
Entre 1847 et 1880, Bonvin expose au Salon, où il gagne une médaille de 3e classe en 1849 (Le cuisinier, Mulhouse) et une médaille de 2e classe en 1851 (L’école des filles, Langres). Pour des raisons financières, Bonvin accepte un poste à la préfecture de police vers 1850-1851. En 1867, 1869 et 1873, Bonvin entreprend des voyages d’études en Flandres et aux Pays Bas. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1870. Lors de la Commune de Paris en 1871, l’artiste devient membre de la commission fédérale de la Fédération des artistes, assistant son ami Gustave Courbet.
L’œuvre de François Bonvin a incité des peintres de genre français plus jeunes de chercher des modèles chez les maitres anciens. Les tableaux de Bonvin étaient collectionnés par des membres de la classe moyenne, touchés par ses thèmes et ses coloris subtils. Quelques compositions plus grandes étaient acquises par l’Etat et sont conservées aujourd’hui dans des musées de province. Des critiques contemporains considéraient Bonvin comme principal représentant de la Renaissance et du développement de la nature morte, et comme peintre de genre proche de son temps. Ses dessins sont d’une valeur considérable et contribuaient à faire du dessin une œuvre à part entière et objet désiré des collectionneurs.