Plat de prunes, pêches et poires, avec des cerises sur une table
Jacob van Hulsdonck (1582-1647)

Plat de prunes, pêches et poires, avec des cerises sur une table, 1630-1640

Huile sur panneau, H. 0.26 m ; L. 0.35 m

Signé en bas à droite : IVHULSDONCK.

Provenance : Collection privée.

Pêches à la mouche

La présence particulière des fruits représentés par Jacob van Hulsdonck est due à sa grande précision graphique. Souvent vus légèrement d’en haut, ces fruits se dégagent sur un fonds sombre et sont baignés dans une lumière diffuse. Pour la première fois dans les natures mortes, les formes sont réellement vues dans l’atmosphère.

Important peintre flamand de natures mortes du début du XVIIe siècle, Jacob van Hulsdonck est originaire d’Anvers et fit son apprentissage à Middelburg, aux Pays Bas. Ce fait, relevé par l’historien F. J. van den Branden (1), semble confirmé dans l’affinité de son style avec celui d’Ambroise Bosschaert l’Ancien (1573-1621). Né à Anvers, ce dernier fait lui aussi son apprentissage à Middelbourg, où il est actif jusqu’en 1611. Hulsdonck, de nouveau installé à Anvers, devient maître peintre de la guilde de Saint-Luc en 1608. Il se marie dans cette ville en 1609, et accueille des élèves entre 1613 et 1623 (2)). Sa femme, Maria la Hoes, avec qui il a sept enfants, meurt en 1629. En 1632 il se marie avec une veuve, Josina Peeters, qui lui donne son huitième enfant. De 1609 à sa mort en 1647, van Hulsdonck occupe la même maison à Anvers. Son fils Gillis van Hulsdock (1625-1670) devient également peintre de natures mortes.

Du réalisme avec effet décoratif

Les sujets traités et le style de Hulsdonck varièrent très peu durant sa carrière. Il représente des agencements de fruits, présentés tantôt dans une corbeille d’osier ajourée, tantôt dans un plat ou une coupe en porcelaine chinoise Wan-Li déposés sur une table de bois. Souvent, ses fruits sont vus légèrement d’en haut, à la manière d’Osias Beert l’Ancien. Le premier plan de cette table est habituellement jonché de fruits, et parfois de roses et d’œillets.

Tandis que ses formes, parfois très pures, visent au réalisme, sa composition tend à l’effet décoratif. Hulsdonck allège son arrangement de fruits en y incorporant des rameaux et des feuillages.

Une présence toute particulière

Ce qui distingue le style d’Hulsdonck des autres peintres flamands de nature morte est sa grande précision graphique, qui génère une présence toute particulière des objets. L’artiste s’attache tout particulièrement à restituer l’apparence des matières. Dans une feuille par exemple, il s’attarde à analyser le réseau des minuscules nervures et délimite nettement les bords d’un trait de couleur claire. De plus, il s’amuse à parsemer sa composition d’insectes et de goutes de rosée.

Un éclairage doux

Comme ses contemporains, il représente ses fruits sur un fonds sombre brun ou noir qui renforce l’intensité des tons. Habile coloriste, il multiplie les nuances et se démarque par son goût pour les tonalités violacées.

Ses agencements soigneusement élaborés sont baignés dans un éclairage extrêmement doux et diffuse. Pour la première fois dans le domaine de la nature morte, les formes sont réellement vues dans l’atmosphère. Un sentiment très paisible se dégage de ses tableaux.

L’œuvre de Hulsdonck

Hulsdonck travaille surtout sur des supports en bois, parfois sur cuivre. Musées et collections privées se partagent une quarantaine de natures mortes signées de sa main (3)). Une chronologie de ses œuvres n’est pas aisée, car il n’a pas daté ses tableaux.

Le musée des Beaux-Arts d’Orléans conserve une Corbeille des prunes (4)). D’autres natures mortes aux fruits de l’artiste sont conservées au Barnard Castle (Durham) Bowes Museum ; à New York, The Metropolitan Museum of Art ; à Florence, musée des Offices ; et à San Francisco, The M. H. De Young Memorial Museum.

  1. F.J. Branden, Geschiednis der Antwerpsche Schilderschool, Anvers, 1883, I, p. 638.[]
  2. Edith Greindl, Les peintres flamands de natures mortes au XVIIe siècle, Paris, 1983, p. 34.[]
  3. Edith Greindl, Les peintres flamands de natures mortes au XVIIe siècle, Paris, 1983, p. 364.[]
  4. Huile sur panneau, H. 0,40 m ; L. 0,61 m, signé IVHVLSDONCK FE[]