Louis-Claude Vassé, Portrait de Constance-Félicité-Victoire-Désirée Vassé âgée de trois ans, fille de l’artiste
Louis-Claude Vassé (1717-1772)

Portrait de Constance-Félicité-Victoire-Désirée Vassé âgée de trois ans, fille de l’artiste, 1763

Marbre, H. 0.31 m

Inscrit sur la base : Vasse 1763

Provenance : Collection de la famille du prince Murat
Par descendance à Clotilde Murat (1868-1949)
Paul Lebaudy (1858-1937)
Par descendance dans la famille Lebaudy jusqu’en 2015
Collection privée

Bibliographie :

Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française au dix-huitième siècle, Paris, 1911, t. II, p. 377 (comme appartenant à Monsieur Paul Lebaudy).

Catalogue des sculptures & tableaux du XVIIIe siècle [de la collection Jacques Doucet], Paris, Galerie Georges Petit, 6 juin 1912, n° 122.

Louis Réau, “Un sculpteur oublié du XVIIIe siècle : Louis-Claude Vassé 1716-1772”, Gazette des Beaux-Arts, juillet 1930, p. 53-54.

Black, Vassé’s “Bambinelli”: the child portraits of an 18th-century French sculptor, London, 1994, n° 5b.

Vassé était le fils et l’élève du sculpteur ornemaniste François-Antoine Vassé (1681-1736). Il a intégré l’atelier d’Edme Bouchardon, devenant son élève préféré, et remporté en 1739 le Prix de Rome. Il s’est ensuite rendu à l’Académie de France à Rome et retourna à Paris en 1745, avant d’être reçu à l’Académie royale en 1751 en tant que membre à part entière sur présentation d’une statuette d’un Berger endormi (marbre ; Paris, musée du Louvre). En 1761, on le nomma professeur à l’Académie royale. Exposant au Salon de 1748 jusqu’à sa mort, Vassé compte parmi les sculpteurs les plus remarquables sous le règne de Louis XV. Artiste ambitieux, il a pu satisfaire son désir d’une carrière prestigieuse avec l’aide du collectionneur et antiquaire comte de Caylus, qui à son tour espérait à travers Vassé provoquer un retour aux idéaux classiques dans la sculpture française. Vassé était particulièrement populaire auprès des collectionneurs contemporains pour ses sculptures raffinées et érotiques, telles que Vénus guidant les traits de l’Amour (marbre, 1758 ; Paris, musée du Louvre), donnée par Louis XV à Madame Du Barry en 1761, et la statue de Diane commandée par Frédéric II de Prusse pour le palais de Sanssouci, Potsdam (marbre, 1769 ; in situ). Vassé a reçu des commandes des plus grands mécènes de son temps, dont Madame de Pompadour, mais aussi d’ordres religieux et pour de nombreux monuments funéraires.

Il était également un sculpteur de portraits doué, comme le montrent ses cinq bustes rétrospectifs de célèbres citoyens de Troyes (marbre ; Troyes, Musée des Beaux-Arts), ainsi que ses bustes d’enfants. Ceux-ci démontrent une grande finesse de modelage alors que l’artiste poursuivait les efforts de Bouchardon pour réintroduire pureté et simplicité dans la sculpture française.

Raffinés, les bustes d’enfants de Vassé sont des portraits délicats qui témoignent d’un lien intime avec le sculpteur et ses modèles ; parmi eux, le Jeune Garçon au Turban (marbre, 1759 ; Lyon, Musée des Beaux-Arts) qui a été reconnu comme le fils du sculpteur Pierre-Louis, et un autre buste (Huntington Art Gallery, San Marino, CA) que l’on pense être une représentation de sa fille Adelaïde-Jeanne à l’âge de huit ans. Vassé épousa Marie-Anne Huet de Lepine-Loinville en 1749 et le couple eut au moins 3 enfants. Leur deuxième fille Constance est née le 20 juin 1760 (la date de sa mort reste inconnue) ; selon la date inscrite sur le buste actuel, elle avait donc trois ans lors de sa réalisation. Représenter ses propres enfants et afficher les œuvres comme non identifiées semble avoir été une pratique courante à l’époque, pratique employée par Houdon, entre autres sculpteurs.

Les Princes Murat sont issus d’une famille noble qui descend de Joachim Murat (1767-1815). Murat est devenu roi de Naples en 1805 sous Napoléon Ier, son beau-frère. Clotilde Murat (1868-1949) était la fille du 3e comte Murat, Joachim Joseph André (1828-1904) et a épousé Paul Lebaudy (1858-1937).

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