Portrait d’homme chinois de profil et étude de main, 1918
Sanguine et fusain sur papier, H. 0.75 mm ; L. 0.52 mm
Signé et daté en bas à gauche : (…) / A. Iavovleff / F(…) 1918.
Provenance : Collection privée, France.
Alexandre Iacovleff, Itinérances, Boulogne-Billancourt, musée des années 30, 31 mars – 14 août 2004, n°22, p. 57 (ill.).
Peintre et dessinateur, Alexandre Iacovleff est né à Saint-Pétersbourg où il débute son apprentissage à l’Académie Impériale des Beaux-Arts, comme élève de Dimitri Kardovski. En 1913, il voyage en Espagne et en Italie en compagnie de Choukhaïev. Puis de 1917 à 1919, il sillonne la Mongolie, la Chine et la Japon, d’où il rapporte de nombreuses peintures et dessins de types raciaux, des scènes de rue et de théâtre.
La Révolution d’octobre l’empêchant de revenir en Russie, il s’installe en France où il se lie d’amitié avec le journaliste et écrivain Joseph Kessel, un habitué des milieux russes de la capitale. Sa participation à diverses expositions lui vaut alors une certaine renommée.
Iacovleff fait partie des expéditions organisées par André Citroën, les fameuses croisières automobiles avec les autochenilles, d’abord en Afrique noire en 1924-1925, puis à travers l’Asie en 1931-1932. Sa mission consiste à fixer « par le crayon et par le pinceau » les mœurs et les coutumes indigènes étudiées lors des expéditions. Dans la lignée des grands dessinateurs qui accompagnaient les expéditions du XIXe siècle, il se fait à la fois ethnologue et anthropologue et offre une image de l’Afrique noire d’une rare intensité. Ses séries de dessins et de peintures feront l’objet d’une publication dans des albums relatant les deux périples, notamment Dessins et peintures d’Asie et Expédition Citroën 1932-1934, qui comporte une cinquantaine de planches en couleur. En 1933, il publie dans les colonnes de L’Illustration « La croisière jaune », une série de 10 dessins et peintures en couleur.
L’année suivante, il gagne les Etats-Unis pour y diriger l’école de dessin et de peinture qui fonctionne au sein du Musée des Beaux-arts de Boston. Il rentre à Paris en 1937, où il s’éteint des suites d’un cancer.
Bien que l’on qualifie ses dessins à la sanguine et au fusain d’esquisses, on ne peut qu’admirer l’extrême finesse et la justesse des traits exécutés ici par Iacovleff. Il ne cherche pas une représentation pittoresque ou exotique du sujet, mais aspire plutôt à rester fidèle à la nature. Comme il l’écrira plus tard, il vise à « comprendre un caractère et le traduire… Entrer dans l’intimité d’un modèle ».