Vue depuis la fortification Trekroner avec Copenhague au fond
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853)

Vue depuis la fortification Trekroner avec Copenhague au fond, 1836

Plume et encre noire, crayon et lavis gris sur papier, H. 185 mm ; L. 315 mm

Signé et daté en bas à droite : Eckersberg fec. 1836.
Inscription au verso : Eckersberg 7 Sept. 1836.

Provenance : Vente après décès, Copenhague, janvier 1854, lot 375 ; “une vue depuis Trekroner. Encre ; très élaborée”.
Collection privée, Danemark.

Bibliographie :

C. W. Eckersbergs dagbøger 1810-1837, vol. 1, Copenhague, 2009, p. 703.

Considéré avec raison comme le « père de la peinture danoise », Eckersberg enseigne durant trente-cinq ans à l’Académie royale de Copenhague et infléchit une évolution importante dans l’art local. Il s’est exercé dans tous les genres : la peinture d’histoire, le portrait (plus de 150) et le paysage, avec des vues d’architecture et des marines.

De 1803 à 1810, il étudie à l’Académie royale, alors dirigée par N.A. Abildgaard, et vise une carrière de peintre d’histoire. Après avoir remporté une médaille d’or, il part à Paris en 1810. Pendant un an, il est l’élève de Jacques-Louis David, ce qui se révèle décisif pour sa maturation artistique.

C’est au cours de son séjour à Rome, de 1813 à 1816, que l’artiste atteint sa pleine maturité. Il y travaille en plein air, exécutant une série de vedute de la ville avec des points de vue peu habituels. De retour à Copenhague, il devient professeur à l’Académie en 1818.

Eckersberg fonde son art sur l’observation de la nature et sur les principes de la composition classique. Le travail d’après modèle vivant, masculin et féminin, fait partie intégrante de l’éducation dispensée à ses élèves. De même, il les emmène régulièrement dans les environs de Copenhague pour les faire travailler d’après nature. La perspective linéaire devient l’une des composantes essentielles de son enseignement. Dans ses deux traités sur le sujet, publiés en 1833 et 1841, il définit les règles de la construction de l’espace ainsi que du traitement des ombres.

En dépit de commandes pour des tableaux d’histoire et des portraits, Eckersberg parvient à consacrer une part croissante de son temps à la peinture de marine. À partir des années 1820, ce genre devient, d’une manière évidente, une passion persistante jusqu’à la fin de ses jours.

Le 7 septembre 1836, Eckersberg écrit dans son journal :

« Je suis allé à la fortification à 9 heures pour voir les bateaux russes, mais le vent n’était pas bon pour la navigation à voile. Je suis descendu à terre avec Normann et sa femme à 11 heures et je suis monté à bord de nouveau avec eux à 1 heure, c’est devenu calme. – J’ai dessiné une vue de la fortification vers la ville. »

Il est fort probablement que notre dessin a été exécuté ce jour-là. Il est en rapport avec un tableau de 1836 représentant une Vue depuis la fortification Trekroner avec Copenhague au fond (voir illustration). La fortification Trekroner se trouve sur une petite île à l’entrée de Copenhague. Le tableau montre un point de vue différent que le dessin. Par conséquent le premier plan est différent, mais la vue de Copenhague en est presque identique.

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