Vue de Hankehøj, avec Vejrhøj en arrière-plan, Seeland, 1837
Huile sur toile, H. 0.4 m ; L. 0.55 m
Signée en bas à droite : Johan Lundbye, Mrtz.37
Provenance : Achat par la Société des Beaux-Arts (Kunstforeningen) de Copenhague en 1837
Adolphe Valentiner (1803-1868), conseiller d'État
Collection privée, Danemark
Holger Hirschsprung (1867-1949)
Ernst Müller
Collection privée
Karl Madsen, Malerier af Johan Thomas Lundbye, Copenhague, 1931, no. 7.
Karl Madsen, Johan Thomas Lundbye. 1818-1848, Copenhague, 1949, p. 326, K.M. 27 (ill. p. 39).
Notre paysage peut être considéré comme une icône de l’Âge d’or danois. Les paysages de Lundbye semblent avoir, une fois pour toutes, fourni à ses compatriotes l’image traditionnelle de la nature danoise. Lundbye est pour le Danemark presque ce que Claude Lorrain fut pour la Campagne romaine.
Notre tableau décrit un paysage qui se situe dans l’ouest de l’île de Seeland, la plus grande île du Danemark. Cette île est particulièrement riche en tombeaux préhistoriques : elle abrite de nombreux tumuli et dolmens. L’œuvre met en scène deux de ces fameux tumuli : celui de Hankehøj, près du village de Vallekilde, et en arrière-plan celui de Vejrhøj, qui est avec ses 121 mètres d’altitude le point culminant de l’île de Seeland. Au moment de peindre ce tableau en mars 1837, l’artiste n’était âgé que de dix-huit ans, mais il avait visiblement déjà atteint sa maturité artistique. C’est au début de sa carrière que Lundbye se montra particulièrement patriotique. Il témoigna là de son attachement à une identité nationale enracinée dans l’Histoire. À Vallekilde, Lundbye rendait souvent visite à la famille de son oncle maternel Honoratius Bonnevie, qui était pasteur dans ce village. Au cours de ses séjours, l’artiste entreprit fréquemment des promenades vers la colline de Vejrhøj. La fillette au premier plan représente probablement sa cousine Regine Bonnevie1, âgée de 9 ans. Lundbye ajouta des détails typiquement danois comme des patiences au premier plan à gauche. La présence de quelques amas de nuages suffit à nous faire ressentir toute l’étendue du ciel danois. Cette composition aux lignes rigoureuses confère de la grandeur et de la majesté au sujet.
- Selon Eva Henschen et Stig Miss, cat. exp. Johan Thomas Lundbye 1818-1848 …at male det kjære Danmark, Thorvaldsen’s Museum, Copenhague, 1994, p. 36. [↩]